La convention de forfait est un accord entre un employeur et un salarié qui permet de fixer le nombre d'heures de travail effectuées par ce dernier sur une période donnée. Elle est souvent utilisée pour les cadres ou les employés disposant d'une grande autonomie dans l'organisation de leur travail. Que dit la loi à propos de la convention de forfait ? Quelles sont les modalités et les pratiques liées à la convention de forfait ? Les paragraphes qui suivent vous font le point.
[Sommaire]
Définition de la convention de forfait
La convention de forfait est une disposition contractuelle qui permet de fixer le nombre d'heures de travail à effectuer par un salarié sur une période donnée, en échange d'une rémunération fixe. Cette rémunération peut être mensuelle ou annuelle, et ne varie pas en fonction du nombre d'heures réellement travaillées. Le salarié est donc rémunéré sur une base forfaitaire, sans avoir à justifier du nombre d'heures travaillées.
Différents types de conventions existantes
Il existe deux types de conventions de forfait :
La convention de forfait en heures : elle permet de fixer un nombre d'heures de travail à effectuer par le salarié sur une période donnée (par exemple, 35 heures par semaine). Cette convention est souvent utilisée pour les cadres ou les employés disposant d'une grande autonomie dans l'organisation de leur travail.
La convention de forfait en jours : elle permet de fixer un nombre de jours de travail à effectuer par le salarié sur une période donnée (par exemple, 218 jours par an). Cette convention est souvent utilisée pour les cadres dont l'activité nécessite des déplacements fréquents ou une grande disponibilité.
Modalités de la convention de forfait
La convention de forfait doit respecter certaines modalités pour être valide. Elle doit être conclue par écrit, et préciser certaines informations au sujet de l’employé. Pour que la convention soit valide, elle doit mentionner le nombre d'heures ou de jours de travail à effectuer par le salarié sur la période concernée. Il est aussi impératif d’y retrouver la période de travail, ou période de référence qui concerne le salarié qui signe la convention. Nous rappelons que cette période de référence peut être mentionnée en mois ou en année.
Il est aussi de mentionner sur la convention le montant de la rémunération forfaitaire ainsi que les modalités de décompte des heures de travail effectuées. Il est aussi utile d’avoir toute l’information si le salarié travaille plus ou moins que le nombre d'heures prévu dans la convention. La convention doit préciser comment cela sera pris en compte. Il faut noter en plus de cela que toute convention doit également respecter la durée légale du travail et les durées maximales de travail hebdomadaire et quotidien fixées par la loi. Elle ne peut pas être utilisée pour contourner ces dispositions.
Pratiques liées à la convention de forfait
La convention de forfait peut être avantageuse pour les salariés qui disposent d'une grande autonomie dans l'organisation de leur travail. Elle leur permet de bénéficier d'une rémunération fixe, sans avoir à justifier du nombre d'heures travaillées.
Cependant, elle peut aussi être source de tensions entre les salariés et leur employeur. En effet, si le salarié travaille plus que le nombre d'heures prévu dans la convention, il ne sera pas rémunéré pour ce travail supplémentaire. De même, si le salarié travaille moins que le nombre d'heures prévu dans la convention, il ne pourra pas bénéficier d'une rémunération supplémentaire.
Pour éviter ces tensions, il est recommandé de prévoir des clauses de souplesse dans la convention afin que les deux parties puissent s’y référer en cas de dépassement d’heures de travail ou de grandes charges de travail.
Bien choisir entre la convention de forfait en jour et la convention de forfait en jours
La convention de forfait en jour et la convention de forfait en jours sont deux modes de calcul de la rémunération des salariés en France.
La convention de forfait en jour concerne les salariés dont la durée de travail n'est pas soumise à des horaires collectifs de travail. Dans ce cas, la rémunération est fixée en fonction du nombre de jours travaillés dans l'année. Cette convention s'applique donc généralement aux cadres et aux salariés autonomes.
La convention de forfait en jours, quant à elle, s'applique aux salariés dont la durée de travail est soumise à des horaires collectifs de travail, mais qui disposent d'une grande autonomie dans l'organisation de leur travail. Dans ce cas, la rémunération est fixée en fonction d'un nombre de jours travaillés par an, avec une certaine souplesse dans l'organisation du temps de travail.
Le choix entre ces deux conventions dépend donc de la nature de l'emploi et du niveau d'autonomie dont dispose le salarié dans l'organisation de son temps de travail. Il est important de bien comprendre les différences entre les deux conventions avant de faire un choix. Dans tous les cas, il est recommandé de se faire conseiller par un expert en droit du travail pour faire le meilleur choix en fonction de sa situation professionnelle.
Salariés concernés par la convention de forfait
La convention de forfait en heures ou en jours concerne les salariés qui disposent d'une certaine autonomie dans l'organisation de leur travail et qui peuvent donc travailler en dehors des horaires collectifs de l'entreprise. En général, il s'agit de cadres ou de salariés disposant d'une grande autonomie dans leur travail, tels que les ingénieurs, les cadres commerciaux, les cadres techniques, les directeurs, les chefs de projet, etc.
Cependant, pour être soumis à la convention de forfait en heures ou en jours, ces salariés doivent répondre à certaines conditions et bénéficier de garanties supplémentaires pour éviter tout risque de surcharge de travail. Par exemple, le salarié doit avoir une rémunération minimale, avoir la possibilité de s'organiser librement, avoir une charge de travail variable et ne pas travailler plus de 10 heures par jour.
En tout état de cause, l'application de la convention de forfait doit faire l'objet d'un accord écrit entre l'employeur et le salarié, et doit respecter les règles en vigueur en matière de temps de travail et de repos.
Conditions pour bénéficier d'une convention de forfait
Pour bénéficier d'une convention de forfait en heures ou en jours, le salarié doit répondre à certaines conditions et garanties fixées par la loi.
Il doit disposer d'une autonomie dans l'organisation de son travail et doit avoir une rémunération minimale équivalente à la rémunération minimale conventionnelle correspondante. En ce qui concerne la convention de forfait en jour, le salarié doit également avoir un contrat de travail qui lui permet de travailler en forfait jours. Cela signifie qu’il doit être un cadre ou avoir un niveau assimilé de types ingénieurs, cadres commerciaux, chefs de projet, etc. Ce sont des niveaux de responsabilité et d'autonomie suffisants pour organiser son temps de travail, et ne pas être soumis à un horaire collectif.
Pour ce qui est de la convention en forfait heures, le salarié doit disposer d'une réelle autonomie dans l'organisation de son travail. Il ne doit pas non plus être soumis à un horaire collectif et exercer des fonctions ne permettant pas de mesurer précisément la durée du travail. Le salarié doit également bénéficier de garanties pour prévenir toute surcharge de travail et préserver la santé du salarié. Il est donc important que l’employeur prévoie un système de limitation du nombre de jours travaillés dans l'année ainsi que la possibilité pour le salarié de prendre des jours de repos compensateur.
Possibilité de refus la convention de forfait
En principe, le salarié peut refuser de conclure une convention de forfait en heures ou en jours. Si le salarié ne souhaite pas accepter la convention de forfait proposée, il peut en discuter avec son employeur et demander une autre organisation de son temps de travail, ou proposer de négocier les modalités de la convention.
Cependant, il est important de noter que le refus du salarié de conclure une convention de forfait en heures ou en jours peut, dans certains cas, peut entraîner une modification de son contrat de travail et donc une rupture de celui-ci si les parties ne parviennent pas à trouver un accord. Il est donc recommandé aux salariés de bien réfléchir avant de refuser une telle convention et de chercher à négocier les modalités de celle-ci avec leur employeur.
Recours en cas de litige au sujet de la convention de forfait
Si un litige survient au sujet de la convention de forfait, les parties peuvent recourir à plusieurs options pour résoudre le différend.
Tout d'abord, les parties peuvent essayer de résoudre le litige à l'amiable en discutant de leurs préoccupations et en cherchant une solution qui convient à toutes les parties. Si cela n'est pas possible, le salarié peut saisir le conseil des prud'hommes pour demander la nullité de la convention de forfait ou contester son contenu. Le conseil des prud'hommes est une juridiction spécialisée qui traite des litiges entre employeurs et salariés.
Si le litige porte sur le non-respect des règles relatives aux heures supplémentaires, le salarié peut également contacter l'inspection du travail pour signaler la situation. L'inspection du travail peut mener une enquête pour déterminer si les règles ont été respectées et pourra prendre les mesures nécessaires.