Le harcèlement sexuel en France : ce que vous devez savoir

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Le harcèlement sexuel en France : ce que vous devez savoir

Le harcèlement sexuel en France

 

Le harcèlement sexuel est un problème grave qui touche les femmes et les hommes de tout âge et de tout milieu en France. Il peut se produire dans de nombreux contextes, notamment au travail, dans les lieux publics, à l'école ou même dans les relations personnelles. Selon une étude de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales, environ 30% des femmes ont déclaré avoir été victimes de harcèlement sexuel au moins une fois dans leur vie. Les jeunes femmes et les travailleuses du secteur informel sont particulièrement vulnérables.

Le harcèlement sexuel peut avoir un impact négatif sur la santé mentale et physique des victimes. Et pour lutter contre ce délit, l’État français a pris des mesures correctrices contre les auteurs et des mesures protectrices contre les personnes victimes de harcèlement sexuel. Qu’est-ce que le harcèlement sexuel selon la loi et qu’elles sont les protections et sanctions prévues par la loi ?

 

[Sommaire]

 

Qu’est-ce que le harcèlement sexuel ?

 

Le harcèlement sexuel est une forme de violence qui consiste en des gestes ou des comportements déplacés (y compris des commentaires) à connotation sexuelle. Le harcèlement sexuel peut prendre de nombreuses formes, avec toutefois une connotation sexuelle dans tous les cas. On peut ainsi avoir des avances non désirées, des commentaires ou les plaisanteries inappropriées, des gestes sexuels non désirés, et même des menaces ou des demandes de faveurs sexuelles répétées.

Il faut se référer à l’article 222-33 du code pénal pour avoir une définition légale du harcèlement sexuel. Selon la loi, le harcèlement sexuel est le fait d’imposer à une personne, de façon répétée, des propos sexistes qui portent atteinte à sa dignité. Le harcèlement sexuel a pour but de créer une situation intimidante, ou de créer une dégradation de la dignité de la personne en cause.

 

Quelles sont les conséquences du harcèlement sexuel ?

 

Que ce soit en entreprise, dans la société ou dans toute autre circonstance, le harcèlement sexuel peut entrainer de lourdes conséquences chez la victime. Ce comportement peut créer de l’anxiété, de la peur et peut même entrainer de la dépression chez les victimes. Et, en cas de répétition du harcèlement, les victimes peuvent aussi souffrir de trouble de sommeil ou de problèmes de santé mentale.

En milieu professionnel, le harcèlement sexuel entraine aussi une démotivation chez le salarié qui est victime ainsi qu’une ambiance de travail oppressante. Tout cela entraine inévitablement une baisse de productivité chez le salarié victime. Toutefois, il faut noter que l’employeur n’a pas le droit de licencier un salarié pour baisse de productivité lorsque cela a été occasionné par du harcèlement sexuel.

 

Quelles sont les protections prévues pour les victimes de harcèlement sexuel ?

 

En milieu professionnel, c’est le code du travail qui établit les différentes mesures de protection des victimes de harcèlement sexuel. Selon le code du travail, la victime de harcèlement sexuel ne peut pas être mise à l’écart dans le processus de recrutement. De même, l’employeur n’a pas le droit d’exclure la victime de harcèlement sexuel de l’accès à formations professionnelles ainsi qu’aux stages ou promotions au sein de l’entreprise.

La victime de harcèlement sexuel est aussi préservée de tout licenciement ou sanction disciplinaire qui a un lien avec le fait d’avoir dénoncé le harcèlement sexuel. En matière de rémunération également, la victime de harcèlement sexuel ne doit subir aucun changement lié au fait qu’il y a eu dénonciation du harcèlement, et ce, peu importe l’auteur du harcèlement. La victime de harcèlement sexuel est aussi protégée contre toute forme de représailles telles que le prévoit la loi au II de l’article 10-1 de la loi n° 2016-1691 du 9 décembre 2016.

 

Quelles sont les protections prévues pour les témoins de harcèlement sexuel ?

 

Une personne qui n’est pas la victime directe et qui témoigne d’un harcèlement sexuel est aussi protégée par la loi. Une fois que le témoignage a été recueilli, la personne est protégée contre tout licenciement, toute sanction disciplinaire et toute autre action dégradante portée à son égard en relation avec le harcèlement sexuel dont elle a été témoin. Dans le cas où l’employeur décide d’un licenciement du salarié parce qu’il a témoigné d’un harcèlement sexuel, ce licenciement est considéré comme nul si les faits du harcèlement sont avérés. Le licenciement est annulé par le juge qui va demander une réintégration du salarié parmi les équipes. Dans le cas où le salarié refuse de réintégrer les équipes, le juge défini des dommages et intérêts que l’employeur verse au salarié en cause.

 

Quels sont les droits des personnes victimes de harcèlement sexuel ?

 

Une personne victime de harcèlement sexuel a le droit de dénoncer les auteurs de ces actions, peu importe le niveau social ou leur position hiérarchique. La victime a la liberté de s’adresser au recours de son choix pour dénoncer les faits. Toutefois, il faut que la victime s’assure d’avoir des preuves de ses accusations afin de faire valoir ses droits. Lorsque l’affaire parvient au juge et que ce dernier décide d’une réintégration du salarié au sein de l’équipe, le salarié victime peut refuser de revenir en tant que salarié. Dans ce cas, le juge impose des frais de départ que l’employeur doit verser en guise d’indemnité.

Il est aussi possible pour la victime de se faire accompagner par des témoins de son choix. Enfin, la victime de harcèlement a le droit de refuser de se soumettre à une sanction qui est liée au harcèlement ou à son refus d’accepter les avances sexuelles non désirées.

 

A qui recourir en cas de harcèlement sexuel ?

 

Un salarié qui est victime de harcèlement sexuel au sein de l’entreprise peut alerter l’employeur, s’il n’est pas lui-même impliqué dans l’affaire. Il est aussi possible d’interpeller les représentants du personnel du comportement de harcèlement sexuel. Ces derniers devront alerter l’employeur du harcèlement sexuel subit par la victime. Une fois informé, l’employeur doit prendre toutes les précautions pour sanctionner la personne en cause. Dans le cas où c’est l’employeur qui est l’auteur de ces agissements, il doit au plus vite poser des actes de réparations à la victime.

Si les représentants du personnel n’obtiennent pas de conciliation, la victime peut se tourner vers les agents de l’inspection du travail. Il est aussi possible de contacter les membres du CSE, qui prendront soin d’informer l’employeur de la situation. Enfin, la victime peut décider de s’adresser au procureur de la République, au commissariat de police, à la gendarmerie ou au juge d’instruction du tribunal judiciaire pour déposer une plainte.

 

Quelles sont les sanctions prévues par la loi en cas de harcèlement sexuel ?

 

En cas de harcèlement sexuel, l’auteur des faits encourt des peines de deux ans d’emprisonnement et 30 000 € d’amende. Ces peines peuvent être augmentées si le harcèlement a eu des circonstances aggravantes. Il faut se référer à article 222-33 du code pénal pour avoir la liste des circonstances dites aggravantes.

Dans le cas où des actes de discriminations s’en suivent, le code du travail prévoit également un an d’emprisonnement et une amende de 3 750 €. Ces amendes pour les personnes qui sont victimes de harcèlement ou qui en sont des témoins des actes. Il peut arriver que la discrimination liée au harcèlement soit à la fois sanctionnée par le code du travail ainsi que par le code pénal. Dans ce cas, ce sont les sanctions, plus élevées, qui vont s’appliquer à la situation.

Il peut aussi arriver que le juge prononce, en plus des faits des sanctions prévues par le code du travail, des peines complémentaires. Parmi ces peines complémentaires, on peut citer l’obligation pour l’employeur de payer des frais supplémentaires pour faire afficher le jugement ou l’obligation pour lui de réintégrer le salarié parmi les équipes. Dans le cas où la réinsertion du salarié n’est pas possible, l’employeur sera tenu de verser un montant pour dommages et intérêt. Le montant de cette amende est fixé par le juge en fonction de la gravité du tort causé par le harcèlement sexuel.

 

Quelles sont les précautions à prendre pour prévenir le harcèlement sexuel ?

 

En milieu professionnel, l’employeur doit prendre toutes les précautions pour prévenir tout harcèlement sexuel. Il faut ainsi sensibiliser les salariés sur les conséquences néfastes du harcèlement sexuel et de tout agissement sexistes. L’employeur peut utiliser différentes mesures de diffusion, d’échanges ou de formations internes pour sensibiliser les travailleurs sur la législation en vigueur en matière de harcèlement. Il est important que chaque salarié connaisse les comportements à ne pas avoir en milieu professionnel et dans la vie sociale en général. Les salariés doivent aussi connaitre ce que prévoit la loi en matière de sanctions en cas de harcèlement. Il est aussi important d’informer sur les droits des victimes et des témoins de harcèlement sexuel.

Il est aussi important pour l’employeur de favoriser un cadre de sécurité et de confiance dans l’entreprise afin que les salariés soient libres de s’exprimer lorsqu’ils subissent du harcèlement sexuel. Enfin, l’employeur ne doit pas hésiter à sanctionner tous les salariés qui sont auteurs de harcèlement sexuel, peu importe leur niveau hiérarchique au sein de l’entreprise.

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